Ouigo España aurait enfin atteint la rentabilité
L’opérateur Ouigo España (filiale de la SNCF) aurait affirmé la semaine passée qu’il aurait déjà atteint la rentabilité en Espagne.

L’opérateur ferroviaire français de trains à grande vitesse indique que pour l’année 2024, son chiffre d’affaires a progressé de 20 % et son EBITDA de 55 %.
Lors d’un événement de présentation d’une étude réalisée par Analistas Financieros Internacionales (AFI) sur son impact en Espagne, sa directrice générale en Espagne, Hélène Valenzuela, a assuré que 2025 sera la première année où l’on enregistrera un EBITDA positif. Depuis son lancement en Espagne en mai 2021, l’opérateur a accumulé des pertes de 191 millions d’euros dans une guerre de prix qui semble enfin prendre fin. Hélène Valenzuela n’a pas manqué avec justesse de mentionner l’expérience de NTV-Italo en Italie, qui a mis plus de 4 ans avant de trouver l’équilibre, à une époque où il n’y avait ni pandémie ni crise énergétique (entreprise qui vaut aujourd’hui 4 milliards, mais c’est un autre sujet).
Selon l’étude AFI : en 2024, Ouigo a contribué à hauteur de 159 millions d’euros au PIB espagnol, et son impact touristique s’élève à 610 millions d’euros. Le rapport indique que pour chaque euro de valeur ajoutée généré par Ouigo, 9 euros supplémentaires sont créés dans l’économie espagnole.
Le secteur ferroviaire en général est confronté à un défi de taille : « assurer la pérennité des entreprises, ce qui passe par des prix et des coûts compatibles sans réduire la demande », a souligné la Comisión Nacional de los Mercados y la Competencia (CNMC). La presse espagnole évoque une remontée des prix sur le marché ferroviaire à grande vitesse, marquant la fin de la guerre tarifaire entre Ouigo, Iryo et Renfe. Les opérateurs ajustent désormais leurs tarifs vers des niveaux plus durables, après plusieurs années de concurrence agressive sur les prix.
Ouigo attend également que le nouveau système de redevances que prépare ADIF contribue à abaisser les coûts qu’elle supporte pour utiliser l’infrastructure ferroviaire, ce qui selon Valenzuela pourrait créer un « cercle vertueux ».
Enfin, l’étude révèle que l’opérateur a dépassé 90 % de taux d’occupation sur ses trains en 2024, ce qui renforce la confiance dans la faisabilité de son modèle à bas coût.
Auteur: Frédéric de Kemmeter
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